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Martinique : La destruction de deux statues de Schoelcher fait réagir la classe politique

© RCI Martinique

Alors que la Martinique commémore le 172ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage le 22 mai, deux statues de Victor Schoelcher dans la ville de Schoelcher et de Fort-de- France ont été détruites. Un acte de vandalisme qui a beaucoup fait réagir.

Ce 22 mai 2020, un groupe d’activistes a fait tomber deux statues de Schoelcher, l’une dans la ville de Schoelcher et la seconde dans la ville de Fort-de-France. En ce jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique, ces militants ne reconnaissent pas Victor Schoelcher comme une figure de l’abolition de l’esclavage et reproche au député de la Martinique au milieu du 19e siècle, le décret suivant l’abolition de l’esclavage ayant permis l’indemnisation des propriétaires d’esclaves. « Non, Schoelcher n’est pas notre sauveur. Nous ne voulons plus que les habitations continuent à effacer la mémoire de nos ancêtres au profit de leurs tortionnaires», peut-on lire également sur un communiqué non signé et titré « 22 mai, la réparation par la réappropriation». Un communiqué «envoyé à toutes les rédactions de l’île et qui peut sans doute être attribué au groupe qui a mené l’action de ce jour» indique RCI Martinique.

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Ces destructions de statues de Victor Schoelcher a fait beaucoup réagir la classe politique. Didier Laguerre, maire de la ville de Fort-de-France a condamné la destruction de ces statues. « Faire tomber une statue n’effacera ni l’histoire de notre peuple, ni l’humanisme de Victor Schoelcher et ni sa lutte acharnée pour la liberté et les droits humains» a indiqué l’édile.

La Sénatrice Catherine Conconne a dénoncé de son côté « un révisionnisme simple» en s’appuyant sur des déclarations d’Aimé Césaire lors du Centenaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique.

La Ministre des Outre-mer Annick Girardin a également réagi. « Au-delà du vandalisme, c’est la mémoire de Victor Schœlcher que l’on a voulu salir. La mémoire d’un homme qui a fait de la liberté le moteur de son engagement. S’il est permis à tous de questionner l’histoire, cela nécessite un travail méthodique et rigoureux ; en aucun cas, cela ne doit se faire à travers la destruction des monuments qui incarnent notre mémoire collective», a écrit la Ministre des Outre-mer sur Twitter.

Le Président de la Fondation pour la mémoire de l’Esclavage Jean-Marc Ayrault, s’est exprimé sur cet acte de vandalisme. « La figure de Victor Schoelcher appartient à l’histoire du combat pour la liberté et l’égalité. Ce combat a réuni les personnes réduites en esclavage, qui n’ont cessé de se révolter contre leur état, et l’ont fait encore le 22 mai 1848 en Martinique, et des militants abolitionnistes comme Victor Schoelcher qui ont mis ce combat au cœur du projet républicain. Nier cette histoire va à l’encontre de l’émancipation des femmes et des hommes, par la culture, par la sécurité économique, par la reconnaissance des droits humains, qui est toujours un sujet d’actualité aux Antilles, dans toute la France et dans le monde» ont souligné Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, et Romuald Fonkoua, président du conseil scientifique dans un communiqué.

L’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau a également condamné ce saccage sur Twitter. «L’ennemi ce n’est pas Victor Schoelcher, mais le Schoelchérisme. Face à esclavage dans nos pays, Schoelcher a sauvé l’honneur de la France (contre la France elle-même) par l’intransigeance de ses luttes. La récupération politicienne de son combat par l’idéologie assimilationniste, le schoelchérisme, visera à occulter la résistance incessante des esclaves et à magnifier une France abolitionniste généreuse. Il faut défaire le schoelchérisme mais respecter Schoelcher», a -t-il écrit.

 

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Auteur : Eline Ulysse

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